Hello et bienvenue pour cette deuxième étape sur mon Porte-bagage !
Tout est allé très vite depuis le mois dernier, et ça me fait beaucoup de bien de me poser pour écrire cette édition.
J’en profite pour remercier tout ceux qui m’ont écrit et ceux qui nous ont rejoint depuis (+50). Et merci de vos retours pour faire progresser cette newsletter.
Premier constat en l’écrivant : j’aime bien le format long mais peu fréquent (mensuel).
C’est totalement dans l’esprit que je souhaite garder : avoir une communication responsable, me concentrer uniquement sur du contenu pertinent, fouillé, sans chercher à faire plaisir aux algorithmes à tout prix.
Bref, privilégier la qualité à la quantité. (ça parait fou de dire ça, ça devrait être la norme non ?!)
Au programme de cet épisode, j’analyse ce qui me pousse à lancer ce projet : comprendre dans mon parcours pourquoi je ne trouvais plus l’équilibre pour ne pas reproduire le même schéma.
C’est en lien avec sujet à la mode certes, mais ô combien important, le sens que l’on donne à son travail.
Côté projet, on ne va pas y aller par 4 chemins : le prototype n’est pas terminé DU TOUT ! Mais j’ai tout de même bien avancé car je suis parti sur quelque chose de complètement imprévu - qui devrait beaucoup me servir par la suite.
Mon équilibre pour entreprendre en 3 piliers (5 min)
Les avancées du mois passé - je suis reparti de zéro (4 min)
Les Chantiers à venir - cette fois-ci j’avance (2 min)
Mon équilibre pour entreprendre en 3 piliers
Quand on parle de sens, d’épanouissement, c’est le plus souvent la pyramide de Maslow qui est utilisée.
Moi, ça ne me convient pas tout à fait car ça veut dire que la “quête de sens” passe en dernier, une fois que le reste est bien solidifié (besoins primaires, appartenance, sécurité, etc).
J’identifie donc bien 3 piliers (qui ressemblent à ce que l’on peut trouver sur la pyramide de Maslow) :
La passion du domaine
Le kiff de l’opérationnel
La sécurité financière
Mais je les imagine selon un autre concept : le triangle de Karpman - hors sujet total mais c’est le mécanisme qui m’intéresse. Le but ici est de trouver l’équilibre du triangle. Dès que l’on va plus vers une pointe du triangle, l’équilibre est perdu. Et c’est le drame.
Ça donne donc le Triangle de Karpslow 😅.
En tous cas, ça ressemble beaucoup plus à l’équilibre que je cherche.
Historique :
Quand j’ai lancé ma première entreprise, je suis parti du 1. Et c’était très bien !
“Peu importe ce que je fais, le domaine me passionne”. On est donc à l’extrémité du triangle. Ça fonctionne un temps, car c’est un moteur puissant.
Mais la question c’est : est-ce seulement le domaine qui me passionne ou bien les actions que je mène (diriger, prendre de décisions, créer) qui m’animent ? La limite entre les extrémités 1 et 2 devient assez faible.
L’entreprise grossit et, vient un moment où il faut recruter.
Là, il y a 2 options :
recruter sur des fonctions qu’on ne maitrise pas pour déléguer
recruter sur des fonctions que l’on maitrise pour pouvoir former et déléguer
(Honnêtement, je n’ai pas la bonne réponse à cette question. Pour avoir testé les 2, je préfère largement la seconde, car c’est plus agréable de déléguer une partie que l’on connait pour former et “contrôler”. Bref, autre sujet !)
Ce qui est sûr, c’est qu’en déléguant ce que j’aime faire et ce dans quoi je suis bon, je me retrouve à gérer uniquement des tâches qui ne m’intéressent pas ou peu.
Là, la passion du domaine doit être sacrément forte pour compenser.
Puis vient le moment où, crise économique aidant, le 3 vient mettre son grain de sel. Et oui, pour que l’entreprise survive, il faut prendre des décisions guidées par l’aspect économique.
Parfois, souvent, tout le temps, c’est le 3 qui gagne. Il faut privilégier un marché stable plutôt qu’un domaine passion. Et le 3 prend donc le dessus sur le 1.
C’est aussi ce qui m’est arrivé.
On se retrouve donc avec un 1 altéré, un 2 absent, et un 3 qui a pris le dessus. L’équilibre est complètement rompu et penche vers l’extrémité 3.
La situation n’est jamais irrattrapable, c’est souvent par phase. Mais c’est ce qui rend l’équilibre difficile à maintenir.
Pourquoi je vous raconte ça ? Car je n’ai pas envie de reproduire ce schéma avec Porte-Bagage.
Avec Porte-Bagage, je suis clairement dans le 1. C’est même plus fort que ça, je suis en mission. Et ça vous aurez l’occasion de le lire 😉
Alors je ne veux pas trahir cette mission ou me dégoûter du projet à cause d’un mauvais équilibre.
J’ai trouvé une solution pour ça : créer un équilibre avec plusieurs activités.
On peut imaginer avoir l’équilibre financier assuré par un boulot alimentaire, s’éclater dans une association ou dans un sport et tenir un blog parce qu’on adore écrire.
J’entends souvent des gens dire “je fais un job alimentaire”. Ce job satisfait donc l’extrémité 3. Mais je suis persuadé qu’ils trouvent quand même du kiff opérationnel dans leur job, c’est évident ! On ne tient pas des années dans un job que l’on n’aime pas, dans un domaine que l’on aime pas.
Ensuite il leur suffit de trouver du sens, la passion, ailleurs que dans leur job et l’équilibre est bon.
Moi, j’avoue que c’est plus complexe. Je n’arrive pas à avoir seulement un “job alimentaire”, j’ai besoin d’être animé par ce que je fais. Et je ne supporte pas avoir l’impression de perdre du temps. C’est fatiguant au quotidien, mais je n’ai pas envie de changer 😀
Peut-être parce que je suis issu d’une famille de musiciens, qui travaillent même le dimanche matin, ou qui ne travaillent jamais puisqu’ils exercent leur passion depuis l’âge de 6 ans. Ce modèle m’empêche de m’épanouir si je ne trouve pas quelque chose qui m’anime.
Alors pour ne pas reproduire ce schéma, j’essaie de comprendre ce qui guide mes 3 extrémités :
la passion : Porte-Bagage. C’est même bien plus, une mission. C’est l’environnement, c’est la nature, c’est le vélo, c’est le bricolage, c’est la créativité, c’est le condensé de toutes mes passions depuis tout petit
Le kiff opérationnel : je me rend compte que peu importe le domaine, peu importe le produit, j’adore la gymnastique intellectuelle de réfléchir aux stratégies marketing, aux axes de développement des entreprises, aux process… Donc la prestation freelance + Porte-Bagage
La sécurité financière : la prestation freelance m’aide beaucoup ici. Après plusieurs années à douloureusement gérer mes salaires, à stresser un peu (beaucoup) en fin de mois, j’ai aujourd’hui un modèle hyper stable qui me permet d’être serein sur cet aspect. Donc cette extrémité ne me pose même plus question, et ça fait un bien fou ✌️
Bilan, trouver l’équilibre dans une seule activité, entrepreneur ou non, c’est très compliqué. Et ça reste éphémère.
L’idée, c’est de comprendre : ce qui te drive au fond de toi, ce qui te rend heureux au quotidien, ce qui te permet de vivre sereinement. Et ensuite adapter les activités à ces 3 piliers.
Les avancées du mois passé
Le jig est terminé, je répète, le jig est terminé !
Concrètement, ça veut dire que je peux fabriquer des vélos, et ça c’est chouette.
Voici à quoi ça ressemble :
J’avais promis que mon vélo serait terminé pour cette édition et honnêtement il ne l’est … pas du tout.
Parce que, en faisant, j’ai réfléchi à une autre manière de faire les choses.
Mon objectif est de réduire au maximum l’empreinte carbone de la fabrication, et donc, le nombre de pièces en aluminium ou en acier.
Pour les fixations de roue arrière, il existe des modules que l’on trouve souvent aux US ou en Angleterre. Je pensais partir là dessus (ils sont montés sur la photo) mais :
—> c’est fabriqué aux US et en Angleterre
—> je pourrais les fabriquer en France mais ça coûte super cher, et il y a pénurie de matières premières.
Et donc, la solution, c’est de repenser tout le système !
Je ne vais pas vous détailler tout ici, mais j’ai redessiné le cadre arrière, et, comme il s’agit d’une pièce très sollicitée en forces, j’ai voulu tester quelque chose pour la renforcer.
L’idée, c’est d’tiliser un bambou avec une section plus large - un gros bambou de 4-5 cm de diamètre - et le renforcer avec la résine et la fibre de lin avec une technique “sandwich” utilisée dans la confection de planche de skate par exemple.
Voilà les étapes :
Je suis super content du résultat, et en plus ça me laisse plus de liberté sur les formes que je veux donner au vélo ensuite.
Ce qu’il me reste à faire
Maintenant que j’ai ça en tête, j’ai plein de nouvelles idées de design de vélo. Mais je reste focus le premier cas d’usage : mon vélo quotidien. Un vélo taillé pour la ville, les trajets du quotidien.
C’est simple, mon objectif, c’est de créer le vélotaf parfait :
léger
esthétique
maniable et adapté aux multi transports
équipé pour la pluie
sans entretien
qui ne salit pas (j’en ai marre d’avoir la marque de la chaîne sur le pantalon…)
Et avec ce que j’ai en tête, on en est pas loin !!
Pour le mois prochain, j’espère me dégager assez de temps pour avancer sur le prototype.
Ensuite, j’ai pris le temps de réfléchir à la manière dont je veux fonctionner et ça commence à se dessiner. Je vous en ferai pas dans les prochains épisodes.
J’ai envie de formaliser toute la veille que j’ai faite pour vous partager mes moodboards (tous les modèles de vélo qui m’inspirent), tous les chiffres que j’ai trouvé sur le bambou, l’impact carbone…
Et j’ai aussi très envie de vous partager ma vision du projet de manière plus large. Mais pour ça il faut que je sois patient !
Et j’ai vraiment hâte d’intégrer du visuel et commencer à travailler l’image du projet.
C’est terminé pour cette édition. J’ai pris beaucoup de plaisir à l’écrire, vraiment. La période est passé tellement vite que j’étais frustré de ne pas pouvoir passer plus de temps sur Porte-Bagage.
Avoir ce rendez-vous avec vous m’a obligé à prendre un moment pour moi, et ça fait du bien.
Encore une fois, je serai ravi d’avoir ton retour sur cette édition pour modifier ou améliorer des choses, savoir ce qui te plait ou non.
J’ai eu une remarque pour transformer la partie 1 notamment en mini podcast. C’est un format que j’adore et j’y ai déjà pensé, pourquoi pas. À voir si la majorité le souhaite !
à très vite ✌️