Hello à tous pour cette sixième étape sur mon Porte-Bagage !
Bienvenue aux nouveaux arrivants 🚲 (+85 à ce jour)
J’ai eu beaucoup de retours sur l’édition précédente, alors merci à vous !
Au programme de cette étape, une réflexion pour mettre en perspective ce que l’on fait au quotidien, et l’impact que ça peut avoir sur le long terme. Un sujet sur la prise de décision.
Ensuite, malgré l’arrivée du froid, petit coup de collier sur le vélo. La ligne d’arrivée se rapproche
Court terme vs Long terme : se concentrer sur les effets cumulés - 5 min de lecture
Les avancées du mois passé : j’ai encore changé d’avis- 3 min de lecture
Les chantiers à venir - il est temps de passer un cap 2 min de lecture
Les effets cumulés, ces petits riens qui font tout.
Dans la vie comme sur le plan professionnel, je suis assez mauvais pour faire des choix sur du court-terme. On peut d’ailleurs me reprocher d’être indécis.
En fait, je suis assez mal à l’aise avec ce type de décision.
Quand on doit trancher sur un sujet, on analyse souvent la situation selon une matrice très simple : bénéfice / risque. Rien de très impressionnant là dedans.
Sauf que le risque, c’est assez facile à mesurer. Le bénéfice, beaucoup moins.
Et surtout, chacun a son propre rapport au risque.
Pour ma part, je dirais que je ne suis ni frileux, ni casse-cou ! Pour certains, de l’extérieur, je prends des risques, comme le fait d’entreprendre, mais à mon sens j’en prends assez peu.
Si je prends une décision, perçue de l’extérieur comme un risque, c’est que je suis suffisamment confiant du résultat. Enoncé différemment : je ne prends jamais un risque sans en avoir analysé suffisamment les conséquences.
À partir de ce moment là, à mon sens, je ne suis pas vraiment téméraire ! Et par rapport à d’autres entrepreneurs, je suis donc assez frileux.
Et c’est pourquoi je suis mal à l’aise dans le court terme.
Pourtant, dans certaines situations, le court terme est obligatoire. Comme pendant la crise que nous venons de passer. Où les actions avec un impact direct étaient la seule solution pour sauver une entreprise, et donc permettre au long terme d’exister.
Même s’il fallait sacrifier des choix “long-termistes”.
Et ça, ce fût très contre-intuitif pour moi. Et assez peu plaisant, même si ça m’a également appris à piloter différemment, ce que l’on pourrait appeler la “gestion de crise”.
Inversement, je suis plutôt à l’aise à prendre des décisions qui vont avoir un impact beaucoup plus tard, même si je n’en ressors pas de bénéfice immédiat, voire à sacrifier les bénéfices direct pour gagner ensuite.
Vous avez suivi la route du Rhum ? Ça tombe bien, l’image est parfaite !
En voile, le point d’arrivée, la bouée est bien définie. On en connait la position exacte. C’est le long terme. Pour y aller, on doit composer avec les éléments extérieurs, et il existe autant de chemins que de bateaux pour y aller.
Certains vont suivre la route la plus directe, d’autre privilégier la recherche d’un meilleur vent, quitte à parcourir une distance bien plus longue. Ils acceptent de perdre du temps sur leurs concurrents pour en gagner davantage plus tard.
Aucun décision n’est écrite d’avance. Une intuition qui semble bonne au démarrage peut s’avérer moins avantageuse par la suite, à cause d’évènements extérieurs : les prévisions météorologiques qui évoluent.
Bref, on navigue en incertitude, mais l’adaptation se fait facilement car elle est guidée selon un seul et unique principe : arriver à bon port.
Ici, c’est la même chose. La seule information dont j’ai besoin, c’est le point d’arrivée.
Ensuite, les décisions en découlent.
Et pour piloter, j’utilise 2 règles en particulier :
La règle des 1%
La loi de Pareto (ou 80/20)
La règle de Pareto, elle est très simple : j’ai peu de temps à consacrer à Porte-Bagage pour le moment. J’essaie de me concentrer donc sur les 20% d’actions qui vont induire 80% du résultat et laisser tout le reste de côté.
Ici, pour Porte-Bagage, la décision est simple à prendre : si j’ai une heure dans la semaine à consacrer au projet, quelle est l’action qui va me rapprocher le plus de mon but ultime.
À partir de là, je n’ai plus de pensées parasites, tout ce qui ne va pas dans ce sens, je le note quelque part pour être traité plus tard.
Tout devient tellement simple.
La règle des 1%, c’est une application théorique certes, mais un concept assez intéressant, qui montre l’importance de la régularité et des effets cumulés.
En sport, en musique, on voit rapidement qu’il est bien plus important de faire un petit peu chaque jour, que beaucoup de manière irrégulière.
Concrètement, si tu vas courir une fois par semaine 1h30, tu progresseras beaucoup moins vite que si tu y vas 3 fois 30 minutes. (J’accentue volontairement le trait).
Ce sont des maths. Si tu fais 1% mieux chaque jour, alors tu capitalises sur la progression que tu as réalisée la veille. Tu suis donc une loi exponentielle, donc une progression beaucoup plus forte qu’une courbe linéaire.
Et c’est vrai dans n’importe quel domaine.
Une fois que j’ai choisi une action à mener, j’essaie de la faire progresser petit à petit.
C’est le même mécanisme pour cette newsletter : je ne cherche pas une action qui va me permettre de gagner 200 abonnés d’un coup. J’y vais petit à petit, et je gagne chaque semaine des nouveaux abonnés. C’est lent, mais je sais que sur la longueur, à force d’éditions, le travail cumulé amènera de plus en plus d’abonnés.
Mais pour avoir cette liberté, le point de départ c’est… d’avoir un point d’arrivée.
Les avancées du mois passé : j’ai encore changé d’avis
Eh oui… Contradictoire avec ce que je viens d’écrire non ? J’avais prévenu que j’étais indécis !
En fait, non, c’est évident : bien sûr qu’il faut que je fasse une belle finition sur le premier vélo !
Ce vélo, c’est déjà plus de 70h de travail.
Quand il va être fini, c’est mon premier ambassadeur. C’est lui que je vais emmener partout, faire essayer, montrer, qui va me servir à attirer la curiosité.
La finition, c’est la première choses que les gens vont voir. Si j’ai un vélo avec une finition “prototype”, c’est bien. Mais l’étape d’après ? Et bien refaire le même vélo, mais avec une belle finition. Un peu dommage quand on voit le temps passé dessus.
Encore une fois, je sais qu’il ne sera pas parfait, et que je vais devoir travailler la finition - c’est le sujet prioritaire une fois le vélo fini. J’ai envie de trouver le matériau qui va bien, et mettre “ma patte” à la finition. Avoir ma signature, avec un effet très brut, très authentique, très naturel. Le truc non reproductible. Le truc qui fait passer ton vélo d’un beau vélo à un magnifique vélo.
Je veux donc que ce vélo soit le premier vélo certes, mais pas le “prototype" qui dort dans le garage.
J’ai donc entamé la finition, en refaisant une couche avec de la fibre de coton. Je sais qu’à terme, ce ne sera plus ce matériau. Mais ça donne déjà une idée de ce que ça donne avec une finition réalisée à partir de fibre non tissée.
Mes conclusions de ce test :
la fibre non tissée est beaucoup plus facile à travailler et donne moins d’irrégularité. Le combo 1ère couche en fibre tissée pour la résistance, et seconde couche avec fibre non tissée me semble le compromis idéal.
j’ai des nouvelles idées à tester pour gagner du temps sur le ponçage et avoir une finition encore plus “effet naturel” / brut
il faut vraiment que je confectionne une étuve pour éviter ce qu’il devait arriver :
Les chantiers à venir : il est temps de passer un cap !
Ça approche à grand pas, et pourtant je redoute cette partie.
De manière assez étonnante, je suis confiant sur la confection du cadre en bambou.
Par contre, sur l’assemblage, j’utilise des pièces que je n’ai jamais monté ou démonté (moyeu avec courroie notamment), et, j’ai un gros syndrome de l’imposteur. Un complexe d’infériorité par rapport à un réparateur de vélo, comme si je ne savais pas faire. J’ai toujours travaillé sur des vieux vélos, et je suis un peu plus impressionné par ces pièces.
Alors il est temps de faire partir ce syndrome de l’imposteur et effectuer le montage une première fois, pour réaliser que tout se passe bien !
Et ça passe donc par le fait de commander les pièces manquantes.
D’ailleurs, en parlant de cap, je vais profiter de cet hiver pour structurer un peu plus le projet. Je mettrai ici en transparence mon Notion (logiciel que j’utilise pour organiser tout le projet) une fois qu’il sera bien construit. Vous aurez accès à toute mon organisation. Et ça va me pousser à penser “comme une vraie entreprise”. D’ailleurs, ce sera certainement le sujet de la prochaine étape.
C’est terminé pour cette étape.
Ce mois-ci j’ai eu un équilibre plus difficile à maintenir, entre procrastination et épanouissement :
L’atelier est au bout du jardin. Il prend un peu l’eau, et il commence à y faire froid et donc très humide. Il fait nuit très tôt. C’est vraiment plus compliqué de se motiver le soir ou le week end pour y aller. En parallèle, j’ai le “piège” de ne pas avoir d’attente rapide - d’où l’intérêt de penser “comme une vraie boite”.
Mais en face, une fois que j’y suis, le temps passe sans que je ne m’en rende compte, de la même manière que lorsque j’écris cette newsletter. Et ça, ça n’a pas de prix.
Portez-vous bien et on se retrouve à la prochaine étape !