Hello à tous pour cette cinquième étape sur mon Porte-Bagage !
Bienvenue aux nouveaux arrivants 🚲 (+85 à ce jour)
Grosse édition aujourd’hui alors ne perdons pas de temps sur l’introduction, voici le programme de l’étape :
Retour vers le futur : Porte-Bagage dans 10 ans - 6 min de lecture
Les avancées du mois passé : On a un gros problème - 3 min de lecture
Les chantiers à venir - j’ai besoin de votre avis 2 min de lecture
+ BONUS en fin d’étape pour les amateurs de podcast
Porte-Bagage dans 10 ans
Lors du dernier épisode, je vous ai parlé de la visualisation, et du flow.
Je vous ai également dit qu’en marchant pendant les vacances, j’avais vraiment pu réfléchir et imaginer le projet dans toute son envergure.
Porte-Bagage, c’est bien plus qu’une newsletter. C’est un amas de projets tous reliés les uns aux autres autour d’un sujet commun : le vélo en bambou. Enfin, surtout le vélo. Ou plutôt le bambou. En fait, un peu des deux !
Aujourd’hui, je me lance dans un exercice difficile mais très important pour moi : j’écris noir sur blanc la vision que j’ai du projet.
C’est l’acte de naissance de Porte-Bagage. Et je le rend public.
Je rigolerai peut-être en le relisant dans 10 ans. Ou peut-être pas.
Mais ça me donne un cap.
Lorsque je me projette dans plusieurs années, disons 10 ans, j’imagine le projet comme une fiction, je me vois déambuler.
Partons de l’atelier. Il est toujours là; c’est même la pièce centrale de l’espace. Pourquoi ? Parce que, comme je l’ai déjà dit, ce que j’aime par dessus tout, c’est voir les artisans travailler.
Dans cet atelier, plusieurs établis sont disposés, et il y a 4, 5 personnes qui sont là depuis quelques jours et participent à leur premier bootcamp Porte-Bagage : elles sont venues des quatre coins de la France pour fabriquer elles-mêmes leur vélo en bambou.
Le but de ce bootcamp ? Partager quelques jours, autour d’une cause commune. Apprendre à fabriquer son vélo, même si on n’est pas bricoleur. Partager des moments de vies, le soir, le midi, autour de plateaux repas préparés avec soin par les partenaires locaux : des restaurants et traiteurs du coin, que j’aime mettre en avant.
Et bien-sûr, terminer le séjour par une sortie vélo, sur les sentiers côtiers, avec notre horde de vélo en bambous.
Autour de cet atelier, il y a de superbes vélos en exposition. Ces vélos, ce sont les miens évidemment ! Mais surtout ce qui me plait, c’est que ce sont des séries limitées : 10-15 exemplaires de chaque modèle à chaque fois, pas plus. Tous crées avec un style bien particulier : city bike, beach cruiser, fatbike, cruise bike … Certains modèles sont aussi réalisées en collaborations : avec des entreprises locales, avec des marques engagées, avec des créateurs ou artistes que j’affectionne.
En parallèle, j’ai aussi eu des commandes de mini flottes de vélos pour des entreprises engagées dans une démarche environnementale forte. Dans ce cas, j’organise des mini-séminaires où les collaborateurs participent eux-mêmes à certaines étapes de la fabrication du vélo.
Dans cet atelier-showroom, il y a donc des vélos, mais pas que ! Car avec les chutes de bambous, on réalise des minis objets décos, bref, ici rien n’est perdu. D’ailleurs, le coin “fourre-tout” est rempli de vieilles chambres à air, et différents matériaux récupérés pour fabriquer les vélos.
Sur la partie droite, un coin dégagé ressemble à un vrai atelier de vélo : un trépied, des clés, des tournevis et une pompe à vélo. Le même que vous apercevez lorsque vous passez la tête à travers la porte du fond chez votre vélociste. Ici, deux personnes sont en train de remonter leur vélo, elles ont crevé sur la route entre le Mont Saint Michel et Cancale. Ce sont deux allemands. Ils sont rejoins pas un troisième cyclo-touriste, qui faisait une pause en sirotant une menthe à l’eau dans les transat’ dehors et qui vient les aider. Cette partie là, c’est l’asso : l’association qui met à disposition les outils pour réparer son vélo.
Lorsque j’étais en Allemagne, j’avais été marqué par le concept de tous les magasins de vélo qui laissaient une boite à outils dehors en libre service. Tu avais le choix entre venir faire réparer ton vélo ou bien te débrouiller avec le matériel gratuitement. Et franchement, j’ai toujours trouvé ça génial.
Ce qui est marrant, c’est que les deux cyclo-touristes allemands restent ici pour la nuit. Ils ont loué le gite derrière l’atelier qui était libre. Coup de chance car les studios sont normalement réservés aux participants du bootcamp ! Mais ces derniers ont préféré dormir en tente.
Allons dehors maintenant. Le soleil brille et inonde le terrain. Une ambiance paisible s’en dégage. À côté de la partie “chill” pour les cyclo-touristes en pause (ceci est inspiré d’un lieu proche de Dinan que j’ai pu tester en faisant Saint-Malo/Rennes , un café tout simple, mais très sympa avec des transats au bord de l’eau, le long de la voie cyclable), une partie du terrain est une mini bambouseraie.
Pas très grande, mais suffisamment pour fournir l’atelier en bambous !
Cet endroit, je l’appelle l’ilot à CO2. Car le bambou absorbe 3-4 fois plus de CO2 qu’un arbre classique. Dans l’idée, j’aimerais créer plein d’îlots, mais j’ai encore du mal à trouver où m’implanter, et comment gérer l’entretien. J’ai beau me creuser la tête, je ne sais pas encore comment m’y prendre. Ce sera le sujet principal des années à venir me dis-je.
En traversant l’ilot, je me rappelle qu’un groupe de scolaires doit venir mardi prochain pour un atelier de sensibilisation autour de l’écologie, du CO2, et du vélo. J’adore pouvoir leur transmettre cette fibre éco-responsable et leur montrer les étapes de fabrication des vélos. Ils ont les yeux qui brillent, et me posent souvent des questions à la fois drôles et passionnées.
Mais pas le temps de m’épancher, je pars en direction du 1er conteneur de location. Ça, c’est mon dernier projet. Un conteneur maritime récupéré et transformé en station de location de vélos. Dedans, l’équipement nécéssaire : ordi, panneau solaire pour gérer la caisse, outils de réparation… Et surtout 15 vélos en bambous à l’intérieur.
C’est sa première saison et je suis tout excité d’avoir eu l’accord de la mairie pour l’installer devant la cale de Rochebonne à Saint Malo pour l’été.
C’est le grand test, mais je suis très fier de ce premier conteneur. L’idée derrière ? Développer d’autres spots pour se positionner sur tous les endroits côtiers bretons. J’espère beaucoup de cette première saison mais je suis très confiant sur ce modèle vertueux, qui me permettront même de rendre les vélos très accessibles à la vente une fois la/les saisons terminées.
Le soleil se couche sur la Manche et je suis heureux. Porte-Bagage me permet de maintenir parfaitement l’équilibre que j’espérais.
Vous savez absolument tout du projet Porte-Bagage. Chaque détail de cette histoire a son importance, et j’aurai l’occasion de développer ces points dans les prochaines étapes ! Quoi ? Vous ne vous êtes pas demandés pourquoi 15 vélos et pas 10 ? 😉
Le mois passé : On a un gros problème…
Je n’ai pas fait que réfléchir ce mois-ci, j’ai quand même avancé sur le vélo !
Mais pas autant que je pensais…
J’ai un trait de caractère contre lequel je lutte beaucoup : je suis un éternel insatisfait.
Sur plein d’aspect, ça peut être une qualité car je veux toujours faire mieux.
Mais là dans ce projet particulièrement, mon entêtement est mis à dure épreuve !
Au fur et à mesure que j’avance sur le vélo, j’ai plein d’idées : de design, de matériaux, de finition…
Et surtout, j’aimerais qu’il soit parfait dès le premier.
J’ai déjà décidé en plein milieu de la construction de passer sur une transmission par courroie, ce qui m’a poussé à revoir la géométrie du cadre.
Et là, je me torture l’esprit sur la finition.
Car oui, elle n’est pas parfaite, et moi je ne vois que ça.
Je sais pourquoi : la fibre de lin tissée est le matériau idéal pour avoir une bonne liaison et une bonne résistance. Sauf que ça donne une finition pas top :
Le mieux, c’est de faire ensuite une deuxième couche avec un matériau plus souple (type fibre non tissée).
La plupart utilise de la fibre de carbone, mais je n’ai pas envie car c’est un matériau trop transformé à mon goût. Une marque indonésienne utilise du raphya et le rendu est superbe.
Mais le raphya n’est pas local - du moins je n’en ai pas trouvé - donc je réfléchi à autre chose.
Dans l’idéal, j’aimerais utiliser des matériaux recyclés ou upcyclés. (type fil de pêche récupéré par exemple…). Utiliser un déchet et le détourner me plairait bien.
Ou alors, utiliser les chutes de bambous non utilisées…
Bref, la finition est un sujet à part, un autre objectif.
L’idée de départ c’était de tester un modèle, un design.
Puis de tester un type de construction (bambou fendu avec couche sandwich résine pour la fourche arrière).
Puis de tester une transmission chaine.
Mais également de valider le jig que j’ai construit pour l’assemblage.
Pas de travailler la finition !
Pour l’instant, j’ai donc pris une décision radicale : plus aucun changement sur ce vélo ! Je vais au bout sans rien modifier de plus, et surtout, j’arrête de me focaliser sur la finition.
Il n’aura pas un aspect parfait, mais je vais déjà apprendre beaucoup. Déjà au niveau de la stratification, j’ai beaucoup progressé depuis mes débuts.
Ensuite, je me focaliserai sur des tests de nouveaux matériaux.
Je me force à appliquer le principe de : 1 test = 1 objectif.
J’accepte que je ferai une seconde version, voire une troisième si besoin pour tester cette foi-ci la finition.
C’est dur, je me bats contre moi-même, mais je serai déjà très satisfait du résultat.
Les chantiers à venir
Premièrement, je dois terminer ce vélo. Octobre a été très indulgent sur les température et me laisse la possibilité de travailler encore la résine sans avoir d’étuve. Novembre le sera certainement moins !
Allez, vous méritez de voir où j’en suis exactement :
Pour démarrer, il aura une fourche acier et un guidon acier, en attendant que je les confectionne en bambou. Ça me permettra de le tester et rouler avec plus rapidement.
Pour l’instant, les quelques heures que je peux accorder à Porte-Bagage, je les passe sur la construction.
Ça va être le cas encore sur les semaines à venir, mais j’ai envie de passer à la vitesse supérieure. Dès 2023.
C’est à dire structurer petit à petit le projet vers une entreprise. Repartir de ce que j’ai écrit là haut pour décliner en tâches.
Concrètement c’est :
Sourcer des fournisseurs, tester des matières, professionnaliser la démarche de construction, approfondir la connaissance des normes, affiner les coûts et le modèle économique..
En parallèle, structurer ma communication, et commencer à poser les fondements de l’univers graphique.
J’ai d’ores et déjà envie de faire évoluer un peu la newsletter et pour ça j’ai besoin de votre avis sur 2 questions très simples :
Merci beaucoup de vos réponses qui vont m’aider à passer un cap sur la communication.
En tous cas, l’idée du “build in public” me plaisait bien, car j’ai toujours aimé la transparence, mais je ne m’attendais pas à aller si loin. Je pensais rester sur mes apprentissages, les actions passées, en cours… Mais pas parler ouvertement du futur.
Honnêtement, j’en retire beaucoup de bien, alors que j’espère qu’à la lecture aussi🙂
J’oubliais, pour ceux qui veulent, voici le lien du podcast de Thomas Lubert dans lequel j’étais invité pour parler entrepreneuriat - et disponible sur toutes les plateformes !
Portez-vous bien et on se retrouve à la prochaine étape !