Hello à tous pour cette onzième étape sur mon Porte-Bagage ! 🚲
Bientôt 1 an que j’écris ici et que je raconte mes aventures… C’est fou.
Pour ceux qui nous rejoignent, vous pouvez retrouver les étapes précédentes 👉 ici 👈, et surtout l'épisode fondateur où je livre la vision globale du projet.
J’ai pris un poil de retard sur cette édition avec 3 jours de retard à l’envoi... Mais c’est bien l’étape d’Avril !
Au programme aujourd’hui, un sujet qui doit parler à tous les créateurs :
L’entrepreneur équilibriste : trouver son rythme - 3 minutes de lecture
Ce qu’il s’est passé en Avril à l’atelier - 2 minutes de lectures
Les Chronos’ du mois - 1 minute
L’entrepreneur équilibriste, trouver son rythme
C’est un sujet commun à tous les entrepreneurs, en création ou en phase de construction. L’équilibre entre phase de production et phase de création.
Et bien je suis en plein dedans. L’avantage que j’ai, c’est de l’avoir déjà vécu auparavant.
Le premier (vrai) vélo est terminé. J’ai pu le tester, et j’ai déjà en-tête toutes les modifications que je peux faire pour l’améliorer.
Tout ça m’a permis d’être sûr de mon coup. Je sais maintenant que je suis capable de fabriquer un cadre.
Je pourrais tout à fait partir sur une première production. C’est d’ailleurs ce que je devrais faire s’il me fallait en vivre rapidement.
Mais d’un autre côté, je préfère me freiner et rester un peu plus dans cette phase de création. Passer du temps à progresser, peaufiner et me perfectionner techniquement.
J’ai envie de trouver ma patte, définir mon style, et en faire mon principal axe de différenciation. Avoir un style reconnaissable et unique. Et pour y arriver, j’ai besoin de tester, expérimenter différentes technique de travail du bambou, et de finition en fibre de lin.
Je vous mets ici une des inspirations du moment pour la finition :
Je ne souhaite pas copier leur finition, mais c’est une des rares marques à ne pas laisser de démarcation entre le bambou la fibre de lin, c’est ce que j’avais déjà essayé de faire :

Mais on sait que cette phase là n’est pas la phase qui vend, n’est pas la phase qui se voit et qui donne l’impression d’avancer.
C’est la grande différence entre l’artisanat et ce que j’ai connu avant, ou le mieux est l’ennemi du bien, la vitesse prévaut sur la perfection.
Ici, l’artisan, le créateur, prend le temps d’aller magnifier chaque composant et de proposer une finition vraiment soignée.
Ceci étant dit, je suis dans un cadre très confortable pour le faire. Je suis au démarrage, et je n’ai volontairement visé aucun objectif de nombre de vélo fabriqués ou vendus cette année. Donc l’équilibre est simple ! Même si ça me demande un gros effort, d’accepter de ne pas produire, de ne pas avoir déjà fabriqué 10 vélos et vendu plusieurs unités…
L’équilibre devient beaucoup plus compliqué une fois que l’entreprise est en mouvement. Une fois qu’un certain volume de vente est nécessaire pour que tout roule. Là, le créateur devient entrepreneur et se transforme en équilibriste entre le besoin de produire, et le besoin de s’extraire du quotidien pour créer, renouveler, chercher de nouveau.
Le piège alors, est de ne jamais oser prendre le temps de faire évoluer ses produits, par peur d’empiéter sur la production et donc le CA. On tombe alors dans une routine de production où la créativité est complètement bridée.
C’est pourquoi je veux dès le départ, prendre en compte ces temps de recherche dans mon modèle économique.
En faisant uniquement des séries limitées, je m’impose de garder à chaque fois une période, nécessaire, à la création et au design d’un nouveau modèle. Et donc, prendre en compte ces périodes sans vente.
Ce qu’il s’est passé en Avril :
Ce mois-ci j’ai donc passé du temps à expérimenter. Que ce soit à l’atelier ou sur les réseaux sociaux.
Un des principal axe de travail est le cintrage du bambou. J’arrive maintenant à cintrer des plus gros diamètres, ou des bambous plus épais.


Ensuite, j’ai testé de travailler le bambou avec un tour à bois (pour avoir des pièces bien rectiligne et régulières). Ce sont deux techniques que je souhaite continuer à travailler pour progresser encore et les maitriser parfaitement.
J’ai également besoin de me fabriquer les outils pour contrôler les angles de cintrage et pouvoir répliquer des formes régulières. Une sorte de presse où je choisis l’angle final pour gagner en précision.
À côté de ça j’ai pris le temps de bien tester le vélo, avec un voyage jusqu’à Rennes pour éprouver le vélo du quotidien.
Si je reprends mes termes du début, je voulais créer le vélotaf parfait :
léger
esthétique
mixte
maniable et adapté aux multi transports
équipé pour la pluie
sans entretien(avec la courroie la prochaine fois)qui ne salit pas (j’en ai marre d’avoir la marque de la chaîne sur le pantalon…)(avec la courroie également)
Et bien, je vous laisse vérifier par vous même ces éléments :
Pour ma part, c’est un grand oui ! En tous cas, dans la bonne direction, avec des ajustements à faire.
Au début, j’avais laissé le guidon classique en acier dessus. J’ai finalement opté pour un guidon bambou.
Le confort est simplement incroyable ! J’ai moi-même été surpris, en passant dans les rues pavées à Rennes. Rien que le cintre en bambou modifie complètement le comportement du vélo. Ça m’a donné donc une idée de proposer aussi des cintres… idées à creuser.
Un vrai plaisir !
J’ai par contre bien pu ressentir le besoin de rigidité au niveau du cadre sur l’avant. La forme que j’ai faite (tube du pédalier au milieu du cadre) impose une contrainte énorme en torsion. Le bambou résiste sans problème mais la torsion que l’on ressent au pédalage n’est pas très rassurante.
Le dessin du prochain vélo prend en compte cette modification et est en cours de conception.
Les chronos du mois :
J’ai passé du temps à regarder de plus prêt la plateforme (instagram), m’inspirer de comptes intéressants et tester des choses. Il y a du boulot mais je commence à y prendre du plaisir (cf le Reel de ma journée à Rennes). Les résultats sont là (+103 abonnés ce mois-ci) et surtout une visibilité qualifiée avec des supers messages entrants que je remercie chaleureusement.
Tous les chiffres sont toujours accessibles ici (les tableaux vont évoluer).
C’est terminé pour cette étape, merci de m’avoir lu et de me lire depuis presque un an. C’est vraiment un exercice qui m’aide beaucoup à poser les choses et prendre du recul, surtout dans les périodes où je peux ressentir un peu de frustration de ne pas avancer comme je l’aimerais.
On se retrouve à la fin du mois pour l’étape du mois de Mai !
D’ici là portez-vous bien,
Thibaut ✌️